Pourquoi avons-nous de moins en moins d’enfants ? Pourquoi, dans de nombreux pays développés, les familles n’ont-elles en moyenne qu’un seul enfant, voire aucun ? Claudia Goldin, lauréate du prix Nobel d’économie en 2023, apporte une réponse inattendue : la clé ne réside pas dans les incitations financières, mais dans… une plus grande implication des hommes à la maison.
Dans une étude présentée lors du symposium économique de Jackson Hole, Claudia Goldin montre que l’effondrement de la natalité est directement lié à la liberté sociale acquise par les femmes au cours des dernières décennies. Avec la pilule contraceptive, l’accès à l’éducation et à la carrière, les femmes ont acquis une autonomie sociale. Elles peuvent choisir de se marier plus tard, d’investir dans leurs études et de se construire un avenir professionnel solide.
Dans des pays comme l’Italie, le Japon ou la Corée du Sud, la modernisation a été rapide, mais la répartition des responsabilités au sein de la famille est restée traditionnelle. Résultat ? Les femmes instruites préfèrent ne pas avoir d’enfants plutôt que d’accepter un rôle sacrificiel. En revanche, là où les hommes s’impliquent davantage, comme en Suède ou en France, la natalité s’est stabilisée à un niveau plus élevé.
La différence se voit même dans le nombre d’heures consacrées aux tâches ménagères : au Japon et en Italie, les femmes consacrent trois heures de plus aux tâches ménagères par jour que les hommes. En Suède, la différence est inférieure à une heure, et la natalité est nettement plus élevée.
Claudia Goldin souligne que de nombreuses politiques en faveur de la natalité partent du mauvais postulat : elles tentent de ramener les femmes à leurs rôles « traditionnels » de femmes au foyer. Or, prévient-elle, l’effet est contraire. « Ce ne sont pas les femmes qui doivent devenir plus « traditionnelles », mais les hommes qui doivent devenir plus « papa » – plus pères, et non plus absents.
Le message est clair : l’avenir de la natalité ne dépend pas seulement des aides accordées par l’État, mais surtout d’un changement de mentalité au sein de la famille. Tant que la charge des enfants reposera presque exclusivement sur les épaules des femmes, beaucoup d’entre elles continueront à dire « non » à la maternité.
Le résultat est similaire à celui observé dans le cas des décisions relatives à l’avortement : bien qu’en dernière instance, ce soit la femme qui choisisse l’avortement devant le médecin, sa décision est fortement influencée par celle du père de l’enfant : s’il la soutient, elle et l’enfant, la plupart des femmes choisissent de donner naissance à l’enfant, et si le père ne la soutient pas dans cette direction, la plupart choisissent l’avortement.
Nous informons sur les questions importantes de la vie, les causes réelles et les solutions réelles pour tous. Contribuez-vous aussi à sensibiliser le public sur des questions essentielles.
Activez un virement mensuel récurrent en utilisant les coordonnées ci-dessous :
Association Roumanie pour la vie
CUI 41210611
RO88RNCB0082163895060001 – RON
RO07RNCB0082163895060004 – EURO
RO77RNCB0082163895060005 – USD
Vous êtes journaliste, traducteur ou créateur de contenu et vous souhaitez contribuer ?
Écrivez-nous à redactia@rolifenews.ro.
